Tout savoir sur la fabrication du cuir
Comment le cuir est-il fabriqué ? C'est une question que pertinente à laquelle finalement peu de gens peuvent répondre ! Le marché de la maroquinerie tient pourtant toujours à notre époque une place importante dans notre économie mondiale, et les articles et accessoires en cuir demeurent extrêmement populaires, parce qu’ils constituent des pièces durables et de parfaits cadeaux pour toutes les occasions. On peut dire que le monde de la mode serait incomplet sans le cuir et les produits fabriqués à partir de celui-ci, en particulier sans les vestes, portefeuilles, sacs à main et ceintures en cuir. Si, comme nous, vous êtes un amateur de beaux accessoires en cuir, nous vous expliquons en détail dans l’article ci-dessous le processus de fabrication du cuir.

Une fabrication ancienne
L'art de la fabrication du cuir remonte à des temps reculés, et se retrouvent dans toutes les cultures à travers le globe. Selon les cultures, l’on retrouve du cuir de peaux provenant de divers animaux tels que la vache, le buffle, le mouton, la chèvre, etc., qui étaient déjà transformées en produits en cuir tels que des vêtements, des chaussures, des sacs, des accessoires, des ceintures, voire des produits personnalisés, des meubles, des objets, etc. Si l'on en croit les peintures et les objets anciens, les peaux d'animaux ont été portées depuis le paléolithique jusqu'à l'Égypte ancienne, Rome et bien d'autres civilisations qui ont contribué à modifier cette forme d'art et à la transformer en ce qu'elle est aujourd'hui. Nos ancêtres auraient découvert le processus de fabrication du cuir certainement par hasard, en observant des peaux d'animaux tannées naturellement par l’action de matières végétales en décomposition. C’est à partir de cette observation qu’ils auraient développé un mode de fabrication du cuir, qui constituait alors une amélioration considérable de la peau d’animale non traitée. Pour fabriquer du cuir, nos ancêtres enlevaient les poils de l'animal à l'aide d'outils en pierre puis appliquaient une solution composée de graisse animale, de fumée de bois ou de jus de plantes macérées pour préserver la peau. C'est l'une des premières techniques qui a été mise en œuvre et qui a donné lieu à de nombreux autres traitements du cuir qui se sont répandus comme une traînée de poudre.
Qu’est-ce que le cuir ?
Pour commencer, il existe différents types de cuir. Il est décrit comme la peau et le cuir d'un animal, avec sa structure fibreuse originale, intacte dans une situation idéale. Avec ou sans poils ou laine, il est tanné pour le protéger de la décomposition. La peau utilisée pour fabriquer le cuir peut être celle de grands animaux tels que la vache et le buffle, voire celle du cheval. Les peaux de plus petits animaux tels que les moutons, les chèvres, les cerfs et, dans certains pays, les kangourous, les autruches, les serpents et même les alligators peuvent être utilisées pour fabriquer du cuir. Il est intéressant de noter que la peau d'un animal est composée de protéines de collagène, dont la chimie recouvre une protéine fibreuse qui sert d'un des composants de la composition biologique de la peau. Ce point est d'un grand intérêt pour le tanneur car il affecte l'aspect final du produit en cuir.
Le processus de fabrication, étape par étape
Toutes les étapes de la fabrication du cuir, entre le séchage et le tannage, sont collectivement connues sous le nom d'opérations en atelier. Ces opérations comprennent le trempage, le chaulage et l'enlèvement des tissus étrangers (écharnage, épilation et épluchage), le déchaulage, le battage, le trempage et le décapage. Avant cela, la peau doit être prélevée sur l’animal : il s’agit du dépeçage.
Le dépeçage
Tout d'abord, les cuirs et les peaux doivent être préparés. Il s'agit de retirer la peau ou le cuir de la chair de l'animal. L'animal est dépecé en le plaçant sur le dos, dans une position inclinée. Pour cette étape, la qualité des outils est très importante. Un couteau très aiguisé est nécessaire. Les organes sexuels de l’animal doivent d’abord être retirés, après quoi, l'animal est tranché de la queue à la gorge, puis la peau est pelée avec les doigts ou le couteau. Après avoir fendu le sternum, on procède à l'ablation de la cage thoracique et des autres organes. L'animal est ensuite retourné et l'enlèvement de la peau ou du cuir est terminé. La plupart des fabricants utilisent une alternative à cette méthode en utilisant une machine mécanique d'écharnage pour retirer la chair de l'intérieur de la peau ou du cuir. Le passage de l'intérieur de la peau ou du cuir sur une machine à rouleaux en acier éliminera ou réduira l'inclusion de l'excès de chair. Ensuite, la chair est drapée sur une grande poutre horizontale où une petite section de la peau ou du cuir est épinglée à l'extrémité de la poutre, ou sur une bâche posée au sol. La peau est intégralement raclée et est ensuite retournée jusqu'à ce que la surface soit complète. Il faut éviter toute forme de cassure, car cela peut provoquer le dessèchement du matériau. A la fin de cette opération, le résultat obtenu est une surface lisse.
Le salage de la peau
Une généreuse couche de sel est appliquée sur la peau ou le cuir qui agit comme un conservateur pour empêcher le matériau de se décomposer. Les peaux ou cuirs frais doivent être salés ou congelés dans les premières heures, sinon ils risquent d'être détruits. Ensuite, le matériau est plié en deux de manière à ce que les côtés chair soient ensemble et on le laisse pendant environ vingt-quatre heures, tout résidu ou sel restant est gratté et cette étape est répétée.
Le trempage
Lors de cette étape, les peaux sont mises dans de l’eau pour leur permettre d’éliminer le sel restant dans leurs fibres. Le trempage peut être une opération délicate pour la préservation du cuir puisque le risque de développement de bactéries est accru dans l’eau. Pour pallier ce problème, l’on a souvent recours à des biocides. Des fongicides peuvent être ajoutés afin de préserver les cuirs mouillés ou humides de la formation de moisissures. Le trempage doit au moins durer une journée.
Le chaulage
Après le trempage, les cuirs ou les peaux sont soumis au chaulage, un traitement au lait et à la chaux qui peut impliquer l'ajout d'agents d'affinage tels que le sodium, le sulfure, les amines, les cyanures, etc. L'objectif fondamental de cette partie du processus est d'éliminer les poils. Certaines protéines, telles que les mucines, sont utilisées pour gonfler et diviser les fibres de la peau afin d’éliminer les graisses stockées et d’atteindre un équilibre idéal pour le processus de création du cuir. La rupture du lien disulfure de l'acide aminé cystéine qui est la caractéristique de la classe de protéines kératine qui donne la force aux cheveux est en fait ce qui détermine l'affaiblissement des cheveux et même de la laine. Les atomes d'hydrogène fournis par l'agent d'affûtage affaiblissent le lien moléculaire de la cystéine, ce qui entraîne la rupture des liaisons disulfure covalentes, affaiblissant ainsi la kératine.
L’ébouriffage et épilage
L'élimination des poils ou de la laine des cuirs ou des peaux est appelée épilage dans ce contexte. Des agents épilatoires chimiques sont utilisés, puis les poils restants sont éliminés mécaniquement, d'abord à l'aide d'une machine, puis à la main avec un couteau émoussé. C'est ce qu'on appelle l'écorçage.
Le battage et délignage
Il s'agit de ramener le pH au niveau le plus bas afin que les enzymes puissent agir sur lui. Pendant la phase du battage, le cuir va être assoupli grâce à des enzymes. Une fois souple, la peau va pouvoir être travaillée selon le but final recherché (pour fabriquer une multitude de petites pièces de maroquinerie, pour réaliser un sac, pour créer un grand meuble tel qu’un canapé...). Le tannage moderne permet de sauter l’étape de la fermentation bactérienne, obtenue par trempage dans l'eau de bouse, n'est plus nécessaire.
Le décapage
Après les étapes citées plus haut, les peaux doivent être traitées. Dans le cadre d’un tannage minéral, c’est du sel et de l’acide sulfurique qui sont utilisés : cette opération consiste à abaisser le pH du collagène à un niveau très bas, ce qui facilite la pénétration de l'agent tannant minéral dans la substance. Ce processus est ce que l'on appelle le décapage.
Les différents procédés de tannage
Les tanneries (l'endroit où le tannage, c’est-à-dire le processus de traitement des cuirs et des peaux d'animaux pour produire du cuir, est effectué) peuvent utiliser différents procédés pour obtenir du cuir. Le tannage des peaux pour en faire du cuir implique, pour la plupart, un processus qui modifie de manière permanente la structure protéique de la peau ou du cuir, comme indiqué plus haut, ce qui la rend durable et peu, voire pas du tout, susceptible de se décomposer. Dans certains cas, il lui donne également une autre couleur. Avant le tannage, les cuirs ou les peaux sont épilés, dégraissés, dessalés et trempés dans l'eau pendant six heures à deux jours. En parcourant l'histoire, on apprend que ce processus de tannage utilisait du tanin, un composé chimique acide dont il tire son nom. Tannin est un mot allemand qui désigne le chêne ou le sapin dont on tirait ce composé. A l'arrivée de la révolution industrielle, un type de chrome qui est une autre solution, a été adopté par les tanneurs. Le processus de tannage commence par l'obtention de cuirs ou de peaux, en évitant de préférence de tuer des animaux dans ce seul but. Ces cuirs ou peaux sont soumis à un processus de séchage pour empêcher la décomposition de la substance protéique appelée collagène par la croissance bactérienne. Le séchage élimine l'eau des cuirs ou des peaux en utilisant une différence de pression osmotique. L'augmentation de la pression osmotique entraîne une diminution de la teneur en eau, ce qui empêche les bactéries de se développer. Dans le cas du "salage humide", les cuirs ou les peaux sont salés et ensuite pressés en paquets pendant environ un mois. En revanche, le "salage en saumure" permet d'agiter les cuirs ou les peaux dans un bain d'eau salée pendant environ seize heures. Un autre mode de salaison peut être réalisé en conservant les cuirs ou les peaux à très basse température. Selon la méthode choisie, ce processus peut prendre entre un et quatre jours. Ensuite, le cuir est coupé, en fonction des besoins de l'utilisateur. Pour rentrer dans le détail, nous vous présentons ci-dessous les types de tannage utilisés dans le cadre de la fabrication du cuir.
Le tannage végétal
Il s'agit d'un extrait de tanin présent à l'état naturel dans différentes écorces d'arbres comme le chêne, le châtaignier, le tanoak ou la pruche. L'extrait de tanin est mélangé à de l'eau et placé dans un tambour rotatif avec de la peau ou du cuir animal. La rotation du tambour permet de répartir uniformément l'extrait sur la peau ou le cuir. Ce processus dure environ trois à quatre jours et produit un cuir souple, souvent utilisé pour les meubles ou les bagages.
Le tannage minéral
Ce procédé implique l'utilisation d'un produit chimique appelé sulfate de chrome qui doit être suffisamment imprégné dans la peau de l'animal pour permettre un tannage correct. Ce processus prend environ vingt-quatre heures et produit un cuir extensible, idéal pour les sacs à main et les vêtements.
Le tannage à la cervelle
Vous avez bien lu ! Le tannage à la cervelle peut permettre d’obtenir du cuir. Pour cela, l’on utilise la cervelle de l’animal dont on tanne la peau. Dans cette méthode ancestrale, la cervelle est mélangée à de l’eau et est utilisée pour tremper la peau. Vous ne retrouverez pas cette méthode dans toutes les cultures, et certainement pas dans un atelier moderne de fabrication du cuir.
Et après le tannage ?
Une fois que les cuirs ou les peaux sont passés par le processus de tannage, ils peuvent être considérés comme du cuir. Il ne reste alors qu’à les faire sécher, dans un endroit frais et semi-humide, bien ventilé ; le séchage doit cependant être lent et progressif pour être efficace. Le cuir peut ensuite être assoupli et étiré avec l’aide d’une machine. Une autre solution consiste à suspendre la peau ou le cuir au plafond et à l'étirer autant que possible dans différentes directions, en la maintenant en position tendue au maximum. Enfin, il est important de redonner à la peau de la souplesse. Pour cela, il convient de la nourrir ; on applique ainsi de l'huile sur le cuir lorsqu’il est sec, de manière uniforme sur la peau et plusieurs fois si possible durant cette phase. En conclusion, la fabrication du cuir est un procédé ancestral, qui a connu une évolution dans ses méthodes mais le principe reste le même. C’est grâce à des millénaires de tradition et de perfectionnement des techniques que nous pouvons aujourd’hui profiter d’articles d’habillement et d’accessoires de qualité. Dans presque tous les éléments de notre vie quotidienne, l’on peut retrouver du cuir : pour la reliure, l'habillement, l'ameublement, les chaussures, les selles de vélo, les gants, les montres, les sacs, les étuis... Ces nombreuses utilisations du cuir en font un incontournable qui n’est pas près de passer de mode !
Nous espérons que cet article vous a éclairé quant à la fabrication de cette noble matière ; à bientôt sur notre site pour en savoir plus sur le cuir !